Depuis son installation, en 2000, à Saint-Fons, dans l'agglomération lyonnaise, Epiphanie Yenou-Zougou, était intérimaire dans la couture (assemblage, retouche). Un métier qu'elle avait exercé dans son pays d'origine, le Bénin, après un CAP de couture obtenu en 1992. Recrutée en février 2006, comme vendeuse-retoucheuse dans une boutique de robe de mariées, elle voulait en profiter pour améliorer son savoir-faire, dans le but de se mettre à son compte dès que l'occasion s'en présenterait. Mais un an après, elle s'est retrouvée au chômage, à la suite d'un licenciement abusif. Sans se laisser décourager, Epiphanie Yenou-Zougou décide d'en profiter pour se lancer dans son projet de création.
Pôle Emploi l'oriente vers le Service d'Amorçage de Projet (SAP), basé à la Coursive d'entreprises. Débute alors un parcours qui durera 6 mois. L'initiatrice hésitait entre la création pure et la reprise d'activité. Une première démarche a consisté à explorer la filière retouche-confection lyonnaise, en se documentant sur le fonctionnement des ateliers existants (les futurs concurrents). Elle se décide finalement pour la reprise.
Pilotée par la Chambre de Métiers, elle sélectionne trois affaires à reprendre et jette son dévolu sur un atelier situé dans un quartier chic de Lyon, qui répondait tout à fait à ses attentes, d'autant plus que la cédante lui avait fait un accueil chaleureux. Pendant deux semaines, elle effectue un Stage d'Evaluation en Milieu de Travail (EMT) pour se familiariser avec l'activité, tout en réalisant, parallèlement, les démarches nécessaires à la création : prospection des boutiques de prêt-à porter du quartier, pour l'activité retouche, relance du fichier clientèle, pour la confection sur mesure, distribution de prospectus dans les boites aux lettres, négociation du prix de vente...
Le montage financier s'est révélé délicat, l'initiatrice n'ayant pour apport personnel qu'un capital de 2 000 euros et deux machines à coudre (une surjeteuse et une piqueuse plate). Epiphanie Couture ouvre ses portes en septembre 2006, avec le statut d'entreprise individuelle. L'initiatrice a pu reprendre une partie de l'ancienne clientèle de l'atelier, composée principalement de femmes de plus de 50 ans, chez qui elle se déplace à la demande et qui sont intéressées par l'activité confection ; elle adapte des modèles selon la demande de ses clientes.
L'activité de retouche concerne une nouvelle clientèle (hommes, femmes, enfants). Elle se développe aussi en direction des boutiques de vêtements haut de gamme du quartier, qui ont pris la mesure du talent de la créatrice. Un véritable tremplin pour Epiphanie Yenou Zougou, qui compte, à terme, lancer sa propre ligne de vêtements.