Licenciée économique en 1990, après 15 ans d'une carrière d'assistante, Catherine Francoz a tout de suite pensé à se mettre à son compte. Après avoir consacré cinq ans à l'éducation de ses enfants, elle a commencé à préparer son projet : une activité autour de l'écriture. Le déclic est venu à la suite du décès de l'un de ses amis très âgé, un historien à qui elle voulait demander conseil. Par-delà le chagrin ressenti, elle a pris conscience de l'urgence de recueillir l'expérience des anciens avant qu'il ne soit trop tard.
Convaincue de la nécessité de sauvegarder la mémoire des anciens pour la communiquer à leurs proches, Catherine Francoz a donc décidé de devenir "biographe". Ce travail sur le passé peut apporter un nouvel éclairage sur la vie d'une famille, favoriser des réconciliations, rapprocher des générations. En aidant ses clients à faire le bilan de leur vie, l'initiatrice répond à un besoin de transmettre, de laisser une trace, qui augmente avec l'âge, l'objectif étant de faire profiter les plus jeunes de l'expérience de leurs aînés.
Pour tester la validité de son projet, elle a effectué un essai en prenant sa mère comme cobaye, puis, a choisi, dans un premier temps, d'intégrer une société de portage. Après la troisième commande, rassurée, elle a pu enfin, créer son activité en indépendante.
Ce métier de biographe demande des qualités humaines de discrétion, de respect, d'empathie, permettant d'obtenir la confiance des clients, d'entrer dans leur monde, de partager avec eux rires et moments d'émotion. Il implique aussi des qualités d'écriture ainsi que la capacité de dégager une ligne directrice, donnant une cohérence au récit. En étroite collaboration avec ses clients, Catherine Francoz travaille sur un matériau brut : les souvenirs enregistrés sur cassettes, souvent livrés en vrac, parmi lesquels il faut faire un tri et auxquels il faut donner une forme. La version définitive une fois mise au point, commence le travail d'édition : choix des illustrations, de la mise en page, de la couverture, de la reliure, car ce livre devra aussi être un bel objet.
La créatrice, qui possède le matériel informatique adéquat, prend tout en charge jusqu'au trentième exemplaire. Au-delà de cenombre, elle s'adresse à un imprimeur et assure, si besoin est, le suivi de la fabrication. La créatrice a également réalisé une chronique de village, sur un siècle (de 1900 à 2000), diffusée à 2000 exemplaires ; elle compte bien poursuivre sur ce créneau.
Par ce biais, il est possible à un localité, un quartier, d'effectuer un travail sur le passé commun, de renouer des liens. Des savoirs, des connaissances peuvent être préservés, voire réactivés. Mises à disposition des nouveaux arrivants, ces chroniques leur donnent l'opportunité de se familiariser avec leur lieu d'accueil et de mieux comprendre ses habitants. D'autres possibilités s'offrent à Catherine Francoz : historiques d'entreprises ou encore, aide à l'écriture, pour des personnes désireuses d'écrire elles-mêmes leurs mémoires.
