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Roland LANNIER - Manufacture de coutellerie

N° fiche : 2270 - Dernière mise à jour : 2016-07-21
Artisanat, métiers d'art

Résumé

Roland Lannier a fondé une manufacture de coutellerie haut de gamme à Thiers.

Portrait

À 18 ans, Roland Lannier décide de quitter et son lycée et Paris pour entreprendre un apprentissage en coutellerie, en Auvergne, dans l’atelier Perceval. Il enchaîne sur un contrat de qualification basé sur l’apprentissage de la forge et de la métallurgie artisanale. Pendant deux années, en intérim, il prend connaissance du fonctionnement des entreprises et constitue son réseau. Puis il retourne chez Perceval où il gravit tous les échelons jusqu’au poste de bras droit du patron. À sa nomination comme chef d’équipe, l’effectif passe de deux à dix-huit employés, le chiffre d’affaires de 80 000 € à 1 200 000 €. Il développe la prospection au grand export, de Paris au monde entier.

Responsable de la création des modèles, il doit cependant respecter le style existant. Débordant d’inspiration, il a envie de créer des couteaux moins classiques qui correspondront davantage à la nouvelle vague de cuisiniers. En 2014, l’entreprise Perceval étant désormais solide, il s’autorise, à 35 ans, à tenter sa propre expérience.

Le statut d’auto-entrepreneur n’est pas du tout adapté à la fabrication et la revente de marchandises en direction des professionnels (cotisations basées sur la totalité du CA, alors que 50 % sont des achats). Il constitue donc une EURL. Il perçoit ses indemnités Pôle Emploi sous forme de capital et préfère consolider son entreprise avant de se rémunérer.

Il choisit de s’installer à Thiers, car ce territoire est extrêmement propice au développement d’une entreprise : bassin industriel conséquent, réseau logistique important, proximité de Clermont, de Lyon… Et l’immobilier est très abordable. Il achète un local de 250 m² pour seulement 10 000 €. Il peut ainsi démarrer une société sans le moindre apport personnel. Les six premiers mois sont consacrés à la rénovation de l’atelier qui est opérationnel en octobre 2014. Noël approchant, il fabrique en priorité des couteaux de poche destinés aux boutiques. Puis de janvier à mars, il s’adresse directement aux restaurateurs et développe sa gamme de coutellerie de table.

De la création à la fabrication, Roland Lannier gère tout. Il dessine les formes, met au point les systèmes, effectue le choix des matériaux et produit les articles. Il a pour clients les restaurateurs et les boutiques (coutelleries au détail). Très présent sur Instagram, il est suivi par les plus grands chefs du monde.

Partenariats

Accompagné par BGE, son dossier est bouclé en quatre rendez-vous. Mais pour obtenir une attestation pour l’immatriculation de son entreprise au CFE, il doit suivre une formation d’une semaine à la Chambre de Métiers. Vu les délais d’attente, le lancement de son activité est repoussé de deux mois.

Il fait un premier emprunt pour constituer le capital de la société et un second (de 10 000 € augmentés de 50 % grâce à une caution de la BPI) pour financer les travaux de rénovation et constituer le stock. Ces sommes ont été complétées par un prêt NACRE (4 000 €) et un prêt d’honneur de la ville de Thiers (7 000 €).

Résultats

En un an, la société a généré un chiffre d’affaires de plus de 100 000 € et un bénéfice supérieur à 30 000 €. Depuis septembre 2015, Roland Lannier forme une apprentie. Il prévoit d’embaucher un salarié à temps plein en juillet, puis un par an jusqu’à former une équipe de six ou sept personnes, le maximum que peuvent contenir ses locaux actuels. Quand il sera temps de grandir, il nommera un employé pour développer la nouvelle unité et constituer sa propre équipe, mais toujours sur Thiers.

Afin de responsabiliser ses collaborateurs, il élabore un intéressement à la rémunération. Chaque employé percevra un salaire fixe et une part variable (pour chaque article fabriqué au-delà des objectifs fixés, les bénéfices seront partagés à parts égales entre le salarié et l’entreprise). Ce système sera motivant pour l’employé et tranquillisant pour le patron.

Il a été lauréat de plusieurs concours : Talents des ités (niveau national, 8 000 €), Trophée des entreprises du Parc Livradois-Forez (9 000 €) et Talents de BGE (niveau régional, 2 000 €).

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